• Aurea : Chapitre 2 : Dans trois, deux, un ...

    Chapitre 2 : Dans trois, deux, un...

     

                Aurea se pencha à la fenêtre de la maison. Elle fixa les gros nuages roses. Ils ne déversaient plus leurs pluies maudites ce qui était un avantage en soi. Toutefois, elle craignait qu’il ne recommence à pleuvoir. Les périodes nuageuses étaient toujours une grande crainte. Que ce soit pour elle ou pour ses voisins, plus ou moins proche.

                Tous attendaient que le temps s’abeausisse comme on attendait la venue d’une célébrité.

                Elle s’éloigna de la fenêtre et revint dans son salon. Bouledesuie somnolait dans le divan à présent, ignorant tout de la pluie et du beau temps à la différence des habitants de cette planète peu commune.

     

                Amator sortit de la salle de contrôle où il travaillait. Il devait encore regagner la salle de repos. Toutefois, pour se faire, il devait traverser le petit pont qui liait le bâtiment principal au cœur de la centrale nucléaire. En temps normal, il se serait bien peu soucier de devoir traverser cette longue passerelle en acier fortifié. Mais il avait plu. Des flaques d’eaux s’étaient crées un peu partout.

    - Ueid, s’il te plaît. Fais-moi passer ce pont en toute sécurité. Tu sais comme Aurea et les enfants seraient dévastés s’il m’arrivait quelque chose. Chuchota-t-il, le regard levé vers le majestueux Soleil.

                Il ne put que sourire en voyant les étoiles danser devant ses yeux. L’éblouissement était décidemment quelque chose de très agréable. Il baissa le regard et fixa le point avant de rire nerveusement. Avoir des taches incertaines devant lui n’était peut-être pas la meilleure chose pour éviter les flaques d’eau.

                Il inspira profondément et avança le long de la passerelle.

                Il était à mi-chemin de ce périple lorsqu’il sentit une odeur de caoutchouc brûlé. Il serra les dents et courut le long du pont, priant pour ne pas provoquer d’éclaboussures. Il rentra dans la pièce et arracha ses chaussures qu’il jeta au sol.

                Il poussa un soupir soulagé.

                Il était indemne.

                Par contre, sa chaussure droite était rongée. Il se passa la main sur la nuque et, pied-nu, regagna la salle de repos.

                Il entra son code sur un petit moniteur, permettant aux portes de s’ouvrirent. Deux de ses collègues rirent en le voyant sans chaussure alors que les autres lui lançaient un regard inquiet.

    - Tout va bien. Dit-il.

                Il sortit un paquet rectangulaire de sa poche et se prit une cigarette.

    - Je peux venir à côté de toi ? Questionna Aymerick, un de ses collègues.

    - Cyriaca ne veut toujours pas que tu attrapes le cancer sans elle ? Rit Amator.

    - « Tu as plus de prédisposition que moi, ce n’est pas juste » qu’elle dit. Soupira-t-il en venant rejoindre l’homme.

    - C’est une belle preuve d’amour en soi. Répondit Amator en allumant sa cigarette.

                Il souffla la fumée dont son collègue s’enivra.

    - Je crois…

                Les hommes se mirent à rirent.

     

                Itzal était assis à son banc, sa sœur juste à côté de lui. S’il suivait plus ou moins les cours, Senka dessinait sur son cahier. Elle avait la peluche sur les cuisses et la caressait de temps en temps comme si ça avait été un animal vivant.

                Le garçon tourna la tête et fixa les nuages roses. Il se sentait soulagé. Ils pourraient rentrer à la maison. Il n’aimait pas dormir à l’école. C’était tellement austère. Pourtant, l’école avait bel et bien des dortoirs, parfaitement entretenus, pour les élèves. Ça arrivait tellement souvent qu’ils se retrouvent confinés en ces lieux, loin de leurs parents.

                Il espérait vivement qu’il n’était rien arrivé à son père et sa mère. Il ne connaissait pas beaucoup de chose à propos de la mort, si ce n’était que les personnes n’étaient pas là et qu’on les mettait dans des « sépultures ». Après recherche, il avait finalement appris que cela voulait dire qu’on installait les gens morts dans la terre, mais il ne savait pas pourquoi.

                Lorsqu’il marchait dans les allées, il se demandait s’il écrasait des « morts ». Ces gens qu’il s’imaginait vivre sous terre en abandonnant les siens. Il ne comprenait tellement pas ce concept étrange qu’il s’était promis de ne jamais mourir.

    - La pluie c’est mal… Mourir c’est mal… Les gens meurent à cause de la pluie… Songeait-il.

                Pour ça aussi, il avait une explication très logique. Les gens avaient si peur de la pluie qu’ils allaient vivre sous terre !

                C’était forcément ça. Qu’est-ce que ça pouvait être d’autre ?

     

    Planète Terre.

     

                Un député russe était debout derrière une extrade où des millions de micros étaient accrochés. Il leva la main pour demander le silence dans la salle. Les journalistes étaient en émois alors que, derrière lui, des scientifiques ne pouvaient que sourire, tirés aux quatre épingles.

                Le député se pencha sur les micros, un large sourire sur ses lèvres.

    - Nous sommes ici réunis grâces aux efforts de Nikolaï Khabarov. Dit-il en désignant un des scientifiques. Nikolaï Aleksandrovitch, je vous prie ?

                L’homme s’avança, les lèvres asséchées. Il avait un sourire nerveux. Jamais il n’avait fait face à tant de personne. Il savait que ce n’aurait pas été convenable de vomir, sinon, ça aurait été ce qu’il aurait fait. Au lieu de quoi, il s’obligea à sourire, stressé.

    - J’ai… enfin, mes assistants et moi avons trouvés comment voyager plus vite que la vitesse de la lumière.

                La foule poussa un cri surpris. Le député posa une main amicale sur l’épaule du scientifique. Il fit un signe de tête pour lui intimer de répéter.

    - Nous avons réussi à… à voyager deux fois plus vite que la vitesse de la lumière jusqu’à présent et… d’ici peut, nous pourrons encore aller plus vite. Nous avons seulement besoin de faire encore quelques tests mais…

                L’homme pivota vers une femme. Celle-ci s’avança et sourit.

    - Je vous présente mademoiselle Lena Anatolievena Filatova.

    - Bonjour. Je suis astronaute. J’ai d’ores et déjà accepté un contrat visant à m’envoyer dans l’espace. Nikolaï Aleksandrovitch a trouvé récemment quelque chose de plus qu’intéressant. Il existe une planète inconnue, elle serait habitée par des créatures. Nous avons enfin trouvé le premier peuple extra-terrestre ! Grâce à l’invention de Nikolaï Aleksandrovitch, d’ici deux mois… nous entrerons en contact avec eux. Vous avez bien compris… Deux mois.

                La femme avait des étoiles dans les yeux alors qu’elle prononçait ses mots. Elle s’y voyait déjà. Bien sûr, d’ici une semaine, elle pourrait dire adieu aux chaudes baguettes que son partenaire lui faisait cuire chaque matin. Elle avait d’ailleurs prévus de faire une orgie de glace, crème et autre « cochonnerie » après tout, elle ne savait pas pendant combien de temps elle devrait manger de l’infecte nourriture lyophilisée. Les progrès scientifiques oubliaient trop souvent les pauvres astronautes.

    - Avez-vous déjà pu remarquer des similitudes avec ce peuple ? Questionna un journaliste.

                Le scientifique sentit la sueur couler sur son front. L’envie de vomir revenait, plus virulente encore qu’avant. Le député lui sauva la mise en venant le rejoindre et en reprenant la parole.

     

    Planète Erret.

     

    Jour I.

     

                Aurea travaillait dans son jardin, bouledesuie jouant près d’elle. Dès qu’elle déterrait des vers de terres ou autre larves, elle le jetait à son ornithorynque qui s’empressait de les engloutir.

                Elle leva la tête lorsqu’elle sentit une ombre au-dessus d’elle. Elle s’attendait à voir l’un de ses maudits nuages. Mais elle vit quelque chose de plus intriguant encore. Une coque de métal qui volait dans les airs. Quelque chose qu’elle n’avait encore jamais vu de toute sa vie…

     


  • Commentaires

    1
    Plume.
    Jeudi 28 Août 2014 à 14:24

    Elle est vraiment  terrifiante cette pluie dis donc. A cause de la chaussure, elle m'a fait penser à la "trempette" dans "qui veut la peau de roger Rabbit" xD
    J'ai hâte de lire la suite ^^


    Plume.

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