• Chapitre 12 : Apparence.

    Chapitre 12 : Apparence.

     

    - Pitié ! Dites-moi que je peux encore conjurer cela !

                Il se reçut des regards surpris de tous ses collègues, sauf Faustine. Celle-ci ricanait en notant de choses sur un papier. Elle se reçut un regard noir de Jean-Marc qui l’ignorait. Mathias applaudissait de plus belle, maintenant debout.

    - Je ne vais pas écrire la suite ! Hors de question ! Je ne veux pas !

                Mais c’était trop tard. Le corps prenait forme. Et il reçut deux regards on ne peut plus réprobateur. Celui de Mathias et celui de Faustine.

                La forme qui était face à eux n’avait rien à envié à la beauté folle et ravageuse de Mathias, tout au contraire. Un corps féminin, bien formé. Des grands yeux bleu profonds, un visage rond, un sourire tendre et doux, une peau ni trop pâle ni trop bronzé. Elle avait de très longs cheveux brun striés de bandes blanches. Des oreilles de furet sortait de sa chevelure. Une longue queue touffue s’enroulait autour de ses jambes. C’était plutôt facile fut qu’elle portait une robe ultra-courte avec une longue cape.

                Et il y avait autre chose : une paire de sein on ne peut plus opulent.

    - Sérieux ? Dirent Faustine et Mathias d’une même voix.

    - Un pervers je vous dis. Soupira Sullyvanne.

                Mathias fit la moue et retira sa robe, ayant un short dessous, pour le donner à son amie. Il croisa ensuite les bras devant son torse mal à l’aise. Faustine s’empara de son cahier et écrivit rapidement quelques mots. Le travesti eut un soupir rassuré dès qu’une robe chinoise enserra ses formes.

                La création de Jean-Marc enfila la robe alors qu’Armand Jones, professeur d’anglais, vint vers lui.

    - Il faut que tu ailles chercher une ordonnance auprès d’un médecin… il te faut des antidépresseurs Jean-Marc… ça ne va vraiment pas. Remarqua-t-il.

    - C’est vrai qu’en ce moment, je suis un peu plus mal. Je viens de finir un roman et… stress d’auteur. Rit-il.

    - Je ne connais pas ça. Tu vas en faire une pièce de théâtre ?

    - Pourquoi pas ? Rigola-t-il, suivant son ami jusqu’à son bureau.

                Faustine soupira fortement alors que Mathias aidait sa comparse a ajusté la robe.

    - Il y a des règles ? Demanda-t-elle.

    - Pas vraiment, reste près de ton auteur, c’est le mieux.

    - Ok ! S’il veut bien de moi. Rit-elle.

    - Visiblement, il t’a fait à son goût. Marmonna Faustine.

    - Oui. Ricana nerveusement la semi-furette.

    - Bon courage. Lui sourit Mathias.

                La demoiselle hocha la tête en s’efforçant de sourire. Elle savait bien que Jean-Marc n’était pas toujours très gentil. Et il n’était pas emballé par l’idée d’avoir une création avec un corps. Elle se sentait un peu rejeté.

                N’ayant pas envie de rester là, elle s’en alla et elle se mit à flâner un peu partout.

     

                Sullyvanne était assise dans le divan pendant que Jean-Marc terminait la préparation de son poisson en papillote.

    - On va pouvoir travailler alors ? Sourit-elle, admirant le tissu de la robe de son ami.

                Elle était sûre de pouvoir l’appeler de la sorte à présent.

    - Oui. Sort ma machine à écrire.

                La demoiselle se leva et courut vers la nouvelle machine. Les lettres étaient moins grippées sur celle-là, ça facilitait l’écriture même si ça donnait moins l’impression d’écrire comme « au bon vieux temps ». Malheureusement, elle avait oublié ce que Mathias lui avait déjà signalé : elle n’arrivait pas à le toucher.

    - Je ne peux pas le prendre.

                Le professeur soupira puis vint la chercher et la posa sur son bureau. Il s’assura qu’il était exactement comme il voulait le voir puis retourna s’occuper de son repas. Sullyvanne s’assit sur le bureau, juste à côté de la machine.

                Elle attendit un moment que Jean-Marc revienne. Il posa son assiette et se mit devant sa machine à écrire. Il commença alors à taper en mangeant son plat à intervalle régulier. Sullyvanne était surprise de sa méthode de correction mais elle savait aussi que son créateur avait des façons très atypiques de faire.

                Elle se disait qu’il y avait peut-être une liste de chose qu’il voulait corriger ou encore le listing des personnages. Une ligne de conduite etc.

                La page tardait à venir puisque l’homme continuait de manger. Sullyvanne trépignait d’impatience, agitant les jambes au rythme des clapotis sur les touches.

                Finalement, la première page fut tirée de la machine. Elle fut posée juste derrière la machine. La semi-furette put alors se pencher et elle lut ce qui avait été écrit sur la feuille.

     

    « Prologue

    Shona OCeallaigh se rendit immédiatement compte que quelque chose nallait pas. Il y avait quelque chose dans lair qui lui faisait comprendre que sa fille ne reviendrait pas.

    Elle ne lavait plus vue depuis seulement six heures, et pourtantpourtant il y avait quelque chose qui la houspillait.

    Elle avait cette certitude. Non à cause de la dispute avant que Sullyvanne nait dans sa chambre. Non à cause de son absence un peu trop prolongée…

    Juste par cette intuition quavaient les mères. »

     

    - C’est… la suite ? Demanda Sullyvanne, surprise.

    - C’est ce pourquoi tu m’as houspillé, non ? Répondit Jena-Marc. Avec tes idées !

    - … Mon dieu. Il faut vraiment que je demande de l’aide à Faustine…

    - Pourquoi ? Soupira l’homme. Qu’est-ce que j’ai encore mal fait ?

    - Tu ne vas pas écrire la suite alors que ton premier volet n’est pas corrigé ? Enfin… tu n’as pas de petites corrections à faire… ce sont de corrections suffisantes pour que tout change dans ton volet deux… d’accord tu peux mais tu te compliques la tâche.

    - Je ne vois pas pourquoi ? S’agaça encore Jean-Marc.

    - Parce que tu ne m’as même pas cerné. Gémit Sullyvanne.

                L’homme fronça les sourcils.

    - Comment pourrais-tu écrire sur ma personne sinon ? Si tu ne me connais pas ?

    - Mais si je te connais… tu… bon très bien ! Laisse-moi écrire maintenant !

                Sullyvanne soupira puis reprit sa lecture, se retenant de faire la moue ou d’agir comme une gamine. Ça aussi c’était un trait de son caractère. Mais son créateur n’en avait même pas conscience. Même avec ce corps, elle se sentait si… insignifiante.


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