• La Loi de Nietzsche : Chapitre 11 : École

    Chapitre 11 : École.

     

    Planète Erret.

     

                Aurea se mouchait bruyamment, assise sur une chaise glaciale dans un établissement aussi froid. Elle regarda par la fenêtre. Pitié, pourvu qu’il ne pleuve pas. Elle voulait absolument retourner à la maison lorsque tout ça serait fini. Elle voulait pouvoir rentrer chez elle, manger un Yaourt fermenté devant la télévision et juste oublier que tout allait mal dans sa vie depuis que des monstres lui avaient volé son fils.

                Au lieu de ça, elle était là. Attendant que le temps passe. Que quelqu’un daigne venir s’occuper d’elle.

                La porte s’ouvrit dans un chuintement ignoble. Elle redressa la tête et s’obligea à sourire lorsque Clavus Vitam sortit de la pièce. Il s’inclina gentiment puis désigna la pièce. La femme se leva et elle rentra dans la pièce. Elle serra la main qu’on lui tendait avant de s’asseoir sur une chaise tout aussi froide. Le siège face à elle, par contre, était somptueux. Rouge et rembourré. Clavus Vitam s’assit face à elle et sortit des dossiers.

                La grande baie vitrée derrière lui donnait vue sur une grande cour. Là, des enfants jouaient sous le regard de leurs professeurs.

    - Madame Aurea Ailydis… je suis désolé de vous apprendre ceci… Je sais bien que vous vivez des épreuves plutôt horribles en ce moment. Déjà qu’Itzal a été emmené par les envahisseurs…

    - Kidnappé !! Rugit Aurea, farouchement.

    - Oui…

    - Et ce ne sont pas des envahisseurs. Ils seraient restés sinon… je crains que ce soit pire encore. Ils vont disséquer mon fils… ils vont lui faire des horribles expériences. Sanglota-t-elle.

                Clavus toussota dans sa main, gêné. Il se plongea dans ses dossiers, les joues empourprées.

    - Je voulais donc… vous parler de votre fille…

    - Il aurait été difficile de me parler de quelqu’un d’autre. Remarqua Aurea, un sourire glacé aux lèvres.

    - Nous ne pouvons pas la garder. Elle n’est pas dans une école suffisamment adaptée pour elle. Lorsque son frère la poussait en avant, c’était suffisant pour elle, mais ce n’est plus le cas à présent. Elle ne suit plus en cours, ses professeurs n’obtiennent plus rien d’elle. Nous ne sommes pas compétents pour nous occuper d’une attardée.

    - Attardée ? Répéta Aurea avec un sourire encore plus inquiétant.

    - Oui… Mais il ne vaut pas le prendre comme…

    - Soyez sûr que ma fille va être retirée de cette odieuse école ! Je ne laisserais personne insulter un de mes enfants ! Encore moins un homme dont la vocation doit d’être d’élever des enfants quels qu’ils soient ! Et je compte bien avoir un remboursement pour mes deux enfants si vous ne voulez pas que je fasse appel à un avocat !

    - Allons, allons Aurea ne rentrons pas dans cette situation rocambolesque…

    - Je n’en rentre pas, j’en sors. Siffla la femme.

                Elle quitta la pièce et regagna rapidement la cour où Senka jouait au sol, avec le sable, tout en parlant à sa peluche.

    - Senka ! On part !

                La petite fille tourna la tête et regarda vers sa mère. Un grand sourire benêt étira ses lèvres. Elle se leva immédiatement avant de trottiner vers sa mère. Celle-ci lui prit la main puis elle partit avec elle, sans un regard pour le personnel quel qu’il soit.

     

    Planète Terre.

     

                Vladimir se frotta la jambe. Celle qui lui faisait toujours si mal. Celle à cause de qui il était condamné à boiter. Il avait reçu une balle dans la cuisse un jour et ça c’était infecté. On avait dû lui retirer une partie considérable de chair, muscle et veines. Comme le héros d’une célèbre série télévisée. On lui en offert d’ailleurs toujours les coffrets en rigolant.

                Mais il y avait quelque chose de nouveau à présent. La douleur avait disparu. Elle était annihilée à longueur de temps. Et pas par la prise de médicament.

                Vladimir se rendit dans le salon où Ivan discutait avec Itzal. Comme toujours, l’extra-terrestre refusait de dire un seul mot en russe ou en sumérien. Mais le jeune garçon comprenait parfaitement son ami. Il assimilait rapidement la langue qu’ils parlaient sur la planète erret.

    - Que faites-vous ? Demanda Vladimir en venant tapoter la tête de son pupille.

    - Je raconte à Itzal que je vais bientôt aller à l’école. Je lui parlais des cours de sport ! Expliqua Ivan.

                L’homme s’assit dans le divan, souriant à peine. Il bougea la pile de publicité qui était sur la table basse pour pouvoir déposer son verre à la place.

                Itzal se tourna vers son tuteur, un sourire aux lèvres. Il prononça quelques mots dans sa langue. Les yeux de Vladimir se plissèrent immédiatement.

    - Qu’est-ce que je t’ai déjà dit Itzal ?!

                Le garçon baissa la tête et marmonna d’autres mots dans sa langue.

    - Itzal !! Rugit Vladimir.

    - Il s’excusait ! Protesta vivement Ivan, les mains en avant.

                Itzal baissa la tête et il rajusta les lunettes de son ami sur son nez. Il fixa le sol, tout mal à l’aise.

    - Toi qui passe ton temps avec lui… pourquoi refuse-t-il de parler notre langue ? Le président va venir me reprocher qu’il ne parle pas encore sumérien à cette vitesse ! Ils veulent tous pouvoir l’utiliser ! Pourtant, c’est à moi !

    - C’est… Répéta Ivan.

                Itzal regarda vers l’homme.

    - Je ne suis pas un objet… Dit-il dans sa langue.

                Vladimir se massa les tempes, le corps tendu. Ivan se sentit mal à l’aise. Son grand-père faisait souvent ça avant de le frapper. Une fois, il l’avait si violemment cogné que ses lunettes avaient explosés et qu’un des débris s’était fiché dans sa joue. Depuis, ses parents ne l’emmenaient plus chez son grand-père et la famille était en froid avec lui.

    - Ivan Ivanovich ! Je viens de te demander ce qu’il a dit !

    - Euh… il veut venir à l’école avec moi.

                Ce n’était pas un mensonge, c’était la première phrase qu’il avait dit. Celle qui avait créé toute cette agitation.

    - Si tu veux aller à l’école avec Ivan, il faudra parler russe ou sumérien… certainement les deux. Dit froidement Vladimir.

                Itzal opina.

    - Itzal aime bien parler sa langue natale. C’est normal, Vladimir. Nous aimons plus parler russe que Sumérien. Rappela Ivan avec politesse.

    - Itzal n’a pas le choix, lui !

                Ivan opina tristement. Il prit la main de son ami qui força un sourire à son attention. L’extra-terrestre lui adressa un hochement de tête plus doux, reconnaissant. Le garçonnet appuya sa tête contre la sienne.

                Vladirmir se leva, préférant mettre fin à cette discussion. Ça l’énervait plus qu’il ne pouvait le montrer. Il n’était pas violent de nature mais la situation le devenait bien plus. D’un autre côté. Depuis qu’il s’était rendu compte de tout ce que la présence d’Itzal impliquait…

    - Bien, bien… Itzal, tu iras à l’écolé. Ça reprends dans deux semaines. Nous préparerons tes affaires pour que tu puisses y aller. Mais tu dois faire l’effort de parler notre langue !

    - Oui. Dit Itzal, en russe.

    - C’est bien. Continue comme ça. Mais n’oublie pas non plus que tu es mon pupille. C’est moi qui m’occupe de toi et personne d’autre.

                L’extra-terrestre fronça les sourcils avant d’opiner.

     

                Itzal suivait Vladimir de prêt, tenant dans ses bras ses cahiers de cours. Ils étaient tous neufs, ils sentaient bon et ils étaient bien plus splendides que tout ce qu’on pouvait trouver sur Erret. Le garçon s’émerveillait de tout ce que l’homme voulait bien lui acheter. Des stylobilles, des feutres, un beau stylo. Tout était si similaire et différent de ce qu’il connaissait à la fois.

                Il ne faisait pas attention aux regards posés sur lui, les curieux voulaient le toucher, lui parler. Mais Vladimir le poussait toujours loin de la trajectoire. Il dardait toute personne d’un regard de glace.

    - Bonjour !

                Itzal tourna la tête, se souvenant de cette fois. Lorsqu’il vit face à cette personne, bien que Vladimir essaie de l’éloigner, il sourit.

                Devant lui, se tenait la petite Ninel, portant contre son cœur une peluche renard. Elle portait un foulard rose autour du crâne mais ses joues étaient rouges et elle souriait de toutes ses dents.

    - Quand tu m’as touché, je me suis sentie mieux ! Et depuis… depuis je vais mieux ! J’ai pu sortir de l’hôpital.

    - C’est bien. S’obligea à dire Itzal, en russe.

    - Merci. Je vais pouvoir retourner à l’école et revoir mes amis !

                Itzal sourit de toutes ses dents. Parce que lui aussi il avait hâte d’aller à l’école, d’être avec Ivan à longueur de temps. Puis, même si Vladimir était si gentil avec lui, il préférait ne pas rester tous les jours avec lui.


  • Commentaires

    1
    Plume.
    Samedi 22 Novembre 2014 à 16:13

    Mais quel monstre ce Vladimir, il m’énerve ! Il meurt quand déjà ?

     

    Plume.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :