• Écrit le 20 Octobre 2014

     

    Ça y est ! À l’âge de 21 ans, j’ai enfin lu le fameux « Petit Prince » de Monsieur Saint-Exupéry dont tout le monde parle toujours. Même en connaissant certains points, l’histoire a été une véritable découverte pour moi. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié le format d’un petit livret empli de dessins en tout genre, il fait chaud au cœur et aide à mieux imLe Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéryaginer ce que l’auteur veut nous narrer. Malheureusement, ça nous coupe aussi beaucoup d’imagination le temps de la lecture. 

     

    Si j’ai aimé le livre dans sa globalité, j’ai eu beaucoup de mal à accrocher le début, lorsque le narrateur parle au Petit Prince et raconte sa rencontre avec lui. Sans nul doute, j’ai préféré de loin lire l’histoire en elle-même du Petit Prince, celle où il passe de planète en planète et nous offre des vérités indéniables en quelques passages seulement. À ce moment-là, les mots ont coulé sous mes yeux avec aisance et rapidité. La fin a même réussi à me serrer cruellement le cœur. 

    En quelques mots comme en cent, « Le Petit Prince » de Monsieur Saint-Exupéry n’est pas pour moi un livre si marquant comme on me le décrivait mais je le conseillerais sans aucun doute. Que ce soit un petit ou un grand lecteur, un pressé ou quelqu’un qui a le temps. 

    Si un jour vous venez à lire ce livre, à vous de vous faire votre avis ! 


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  • Chapitre 7 : Itzal.

     

                Ivan Junior sautillait devant ses parents, fier de ne plus porter ses immondes lunettes. Surtout qu’elles étaient toujours plus sales que propre, peu importait le nombre d’effort qu’il faisait pour que ce soit l’inverse. Pouvoir voir ainsi était merveilleux pour lui. Mais ses parents étaient assez circonspects. En tant que scientifique, il ne pouvait que voir les faits : leur petit Ivan ne pouvait pas avoir récupérer sa vue en une nuit, ainsi.

    - Qu’est-ce tout ce raffut ? Soupira Vladimir.

                Le bruit de sa canne résonnait dans les couloirs en taule.

    - Il y a quelque chose qui cloche depuis qu’on est ici. Dit Ivan-Père.

    - Quoi donc ? Soupira-t-il en callant sa canne pour se frotter les tempes.

    - Et bien regardez Ivan…

                Vladimir regarda l’enfant. Il fronça les sourcils en remarquant que le garçonnet ne portait plus ses lunettes.

    - Il s’est blessé ? S’enquit-il d’un ton traînant, ennuyé.

    - Il voit !

                Vladimir toussa dans sa main et avisa l’enfant qui sautillait de nouveau sur place. Il prit dans sa poche une boîte et il en tira une gomme à mâcher de nicotine. Il ne pouvait fumer en ce lieu, trop de risque, mais il pouvait toujours s’injecter ses doses.

    - Parfaitement. Insista Antonina.

    - Je vois…

    - Exactement ! Sourit le jeune Ivan.

                Il reçut un regard presque mauvais de la part du chef de cette mission. Il toussa encore dans sa main, manquant de peu de cracher sa gomme de nicotine.

    - Ivan, retourne dans ta chambre. Dit Antonina en lui caressant la tête.

                Le garçonnet opina et il s’empressa de partir vers sa chambre. Ivan-Père s’approcha alors du chef de mission.

    - N’est-ce pas lié ? Ce garçon, venant d’une planète qui nous asphyxie respire notre air. Il reste en présence de notre fils et notre fils retrouve une vue parfaite. Nous nous sentons tous plus léger depuis qu’il est là…

                Vladimir se passa la main sur le visage, réfléchissant tout en mastiquant sa gomme. Oui, cette planète était étrange. Il devait faire quelque chose.

                Pour la science.

     

                Itzal se réveilla en sursaut dans son lit, avec l’impression de ne plus savoir respirer. Il porta sa main à sa gorge. Il récupéra difficilement de l’air. Chaque inspiration semblait prendre tout oxygène dans la pièce.

                La porte s’ouvrit a la volée sur Ivan, tout sourire. L’autochtone retrouva tout à coup la capacité de respirer normalement. Il sourit faiblement, ses lèvres étant d’un gris très pâle presque blanc.

                Il se pencha et prit les lunettes d’Ivan dans ses mains pour les lui tendre.

    - Это любезно, но я не нуждаюсь в больше мой lunettes.

                Itzal fronça les sourcils. Ivan reprit les lunettes qu’il posa sur la table de chevet. Il s’assit à côté de lui et commença à lui parler avec animation, souriant de toutes ses dents. L’autochtone le regardait sans rien dire. Il souriait toutefois légèrement, attendant que vienne le moment où son ami lui apprendrait des mots. Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, mais il éprouvait de l’affection pour lui.

                Alors qu’il parlait, il ne pouvait toutefois s’empêcher de penser à ses parents. Il se demandait quand est-ce qu’ils viendraient les chercher. Peut-être qu’ils tardaient parce qu’il pleuvait a l’extérieur. C’était certainement ça la raison. Laquelle est-ce que ça pouvait être sinon ?

                Ces personnes étaient gentilles, elles ne pouvaient qu’attendre avec lui le retour de ses parents. Ils avaient certainement voulu le protéger de la pluie.

     

    - … Et j’aurais voulu être cascadeuse ! Termina Lena, toujours à peine vêtue d’un soutien-gorge et de son jeans.

    - Ça aurait fonctionné. Sourit le scientifique, le regard lorgnant sur les attributs de la femme.

    - Borislav Yourivitch !

                L’homme releva le visage, surpris d’être interpellé de la sorte. Lena tourna également la tête, piochant dans son sachet marqué « contient des oléagineux ».

    - J’ai besoin d’une prise de sang.

    - Pour vérifier l’état de votre cancer ? S’enquit Borislav.

                Vladimir se mit la main sur le visage, contrôlant sa respiration comme il le pouvait. Pourquoi l’avait-on envoyé en mission avec une bande de personne stupide de la sorte ?

    - Pas pour moi. Pour ce garçon ! Il faudra l’analyser au plus tôt. Le sang. Précisa-t-il d’un ton peu aimable.

    - Oui, tout de suite. Qu’est-ce que vous chercher ? Demanda Borislav.

    - Le petit Ivan Ivanovitch est capable de voir depuis qu’il est resté avec lui. Il a peut-être un virus en lui.

    - Mais un virus bénéfique alors. Releva Lena.

    - Oui… Nous devons savoir ce qui constitue exactement ce garçon. Nous avons peut-être fait la plus belle découverte au monde. Nous aurons des prix Nobels et nos noms dans les revues scientifiques. Fantasma Vladimir.

                Borislav et Lena se dévisagèrent, un sourire étirant leurs lèvres jusqu’à leurs oreilles. Qui ne rêvait pas de marquer l’histoire, de devenir célèbre et riche ? Peut-être le deviendraient-ils. Ce qui était le plus merveilleux, c’était que ce serait chose faite par la chance.

                Juste par la chance.

     

                Ivan et Itzal sursautèrent lorsque la porte s’ouvrit rapidement. Borislav s’entretint avec l’enfant un moment avant de venir vers l’autochtone. Celui-ci regarda l’un de ses conquistadors avec un air soucieux. Il se sentait bien avec Ivan parce qu’il semblait avoir son âge mais ces adultes étaient un peu inquiétants. Ils parlaient forts et jamais directement a lui.

                Bien sûr, puisqu’ils ne savaient pas communiquer, c’était compréhensible mais Ivan essayait au moins de former un dialogue. Ça le rendait plus aimable.

    - Itzal, Он хочет брать вас некоторая кровь.

                Le garçonnet hocha simplement de la tête. Il regarda vers l’homme qui tenait dans sa main des seringues. Borislav sourit puis il vint prendre le bras de l’autochtone. Il planta l’aiguille dans son bras et il lui prit cinq fioles de sang. L’extra-terrestre ouvrait des yeux ronds en regardant le liquide carmin sortir de ses veines.

    - Спасибо. Dit l’homme avant de partir.

                Itzal lança un regard d’incompréhension vers son ami. Ivan sourit et il lui donna la bouteille d’eau.

    - Merci… Chuchota l’enfant en se frottant le bras.

                Ivan agita le doigt.

    - Спасибо. Merci.

                Itzal sourit de toutes ses dents. Il était ravi que son ami et lui apprennent les mots de l’un et de l’autre.

     

                Vladimir toussa dans son poing. Il grommela avant de mettre un casque qui lui donnait un aspect de scaphandrier. Il espérait ne plus tousser lorsqu’il serait dedans pour ne pas causer des problèmes. Si ce casque n’était pas foncièrement utile, il préférait ne pas prendre de risque. Il allait faire des expériences sur le sang d’un alien après tout !

                Il prit un lotus et fit tomber quelques gouttelettes rouges dessus. Il s’attendait à tout : le voir flétrir, fondre ou autre idée abracadabrantes.

                Mais il ne se passe strictement, si ce n’était que les pétales blancs devinrent rouges. Il prit alors d’autres gouttes pour les mettre entre deux plaquettes et pour les observer sous le microscope.

                Il y avait là les mêmes composants que dans le sang de n’importe quel humain. Sauf un. Un petit globule jaune.

                Vladimir l’extrait alors et commença ses recherches.

     

                Vladimir siffla lorsqu’il resta bredouille. Il sentait ses poumons comprimés. Il retira son casque et le posa à côté. Il ne put s’empêcher de tousser. Il grogna puis regarda à nouveau dans le microscope. Quelle ne fut pas sa surprise de voir les globules jaunes réagir. Ils se mirent à gonfler, gonfler, gonfler et…

                Des molécules d’oxygènes et d’hémoglobines se retrouvèrent sous les plaquettes. Il y avait également des globules gris qui se mirent à attaquer d’étranges petites particules qui s’étaient glissé sous les plaquettes lorsqu’il avait toussé. Il ouvrit de grands yeux surpris.

    - C’est… J’ai trouvé…

                Vladimir sourit de toutes ses dents.

    - J’ai trouvé la panacée !

                Il sortit de la pièce et passa dans les couloirs.

    - Nous rentrons sur Terre ! Nous rentrons sur Terre et nous serons des héros ! Cria-t-il.


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  • La Porte de Lebna Cai

     

     

     

    Lebna Cai était une grande ville bâtie sur plusieurs étages. Elle avait été construite le long des parois d’une montagne, ce qui créait presque naturellement des échelons.

    Plus on était élevé sur le versant de pierre, plus on était riche et fortuné. Tout souriait à ceux qui avaient la chance de vivre dans les sommets.

    Inversement, ceux qui étaient situés au plus bas étaient les plus malheureux. Ils avaient du mal à survivre, ils fouillaient les poubelles en espérant trouver celles de ceux qui seraient plus riches qu’eux.

    C’était par contre impossible de monter ses parois injustes par ses propres moyens. Les pentes de roc étaient bien trop escarpées, trop dangereuses. Et les différents « étages » étaient bouchés par des murs infranchissables. À nouveau, plus on était en hauteur, plus le mur se révélait merveilleux.

     

     

    Aubry Williams était une de ces personnes qui vivaient dans les bas-fonds de Lebna Cai. Assez médiocre pour être estimée comme néfaste à la ville mais assez haute pour ne pas craindre le manque de nourriture qui surviendrait le lendemain. Elle n’était pas non plus condamnée à devoir se sustenter dans les détritus, comme les autres de sa patrie moins fortunés qu’elle.

    Mais Aubry était excitée pour une autre raison : Elle avait eu dix-huit ans hier. Elle avait reçu un cadeau d’anniversaire inestimable. Déjà un vrai muffin de ses parents, qu’elle avait partagé avec toute sa famille. Mais aussi une lettre. C’était déjà exceptionnel d’en recevoir en temps normal. Seulement, cette missive l’invitait à traverser La Porte.

    Rare étaient les personnes qui avaient le droit d’aller dans La Porte. Personne ne revenait jamais de cet endroit.

    Aubry n’avait pas apeurée pour autant. Pourquoi le serait-elle alors qu’on disait toujours que franchir La Porte permettait d’atteindre la Félicité ? On disait que ceux qui pénétraient cet endroit étaient au plus près de la Noblesse.

    Comment pouvait-elle seulement refuser de passer La Porte ?

    Bien sûr, il y avait sa mère, son père et ses trois frères. Cependant, elle pourrait leur envoyer de l’argent, de la nourriture ou autre.

    Elle comprenait que personne ne soit jamais revenu de La Porte. Pourquoi revenir alors qu’on allait vivre dans le luxe ?

    Elle connaissait la puanteur du monde, elle connaissait l’aspect sombre de l’humanité. Elle connaissait la tristesse, la souffrance. Jamais plus elle ne voulait vivre cela. Si elle avait la chance de pouvoir demeurer ailleurs, elle le ferait !

    Mais elle ne pouvait se résoudre à oublier ses parents et ses frères.

    Elle ne voulait pas faire comme tous les autres bénis. Ceux qui avaient négligés les leurs.

    Elle ne se pardonnerait pas de faire cela.

     

     

    Aubry Williams préparait ses affaires. Elle ne voulait rien oublier. Il fallait qu’elle ait son nounours préféré, mangé aux mites et ayant vécu sept générations, et ses vêtements. Eux étaient troués de toutes parts.

    Sa valise lui semblait lourde mais elle savait que ce n’était qu’une illusion. Comme ceux de cet échelon, elle n’avait que de maigres effets.

    Des coups furent frappés à la porte d’entrée. Aubry sautilla de joie. Elle serra son famélique bagage contre elle et vint dans le salon-cuisine-salle-à-manger-hall-d’entrée. Ses parents venaient d’ouvrir à des hommes en uniformes. Ceux-ci entrèrent dans le taudis. Ils eurent un reniflement dédaigneux. À leurs habits on comprenait qu’ils venaient des hauteurs de Lebna Cai. Ils ne devaient pas être acclimatés à cette odeur pestilentielle.

    - Aubry Williams ?

    - C’est moi ! sourit-elle en venant vers eux.

    - Bien, venez.

    Aubry se tourna vers ses parents. Ils avaient les larmes aux yeux. Autant de joie de voir leur fille avec un plus bel avenir, que de tristesse de la voir partir.

    - Je reviendrais vous voir ou je vous enverrais des lettres, jura la jeune femme en leur embrassant les joues.

    Les hommes sourirent avant que l’un d’eux ne saisisse la demoiselle par le bras.

    - Ne perdez pas notre temps dans ces effusions d’amour. Veuillez venir au plus vite. Vous devez passer La Porte. Vous êtes attendue.

    Aubry rougit. C’était la première fois qu’elle était attendue ! Autant de sa vie que de son avant-vie. Ses parents ne voulaient pas d’enfant. Bien qu’ils les aimaient tous, pour eux, ils n’étaient qu’une chose : des bouches à nourrir.

    L’un des hommes la poussa hors de la maison. Aubry eut juste le temps d’agiter la main une dernière fois. Elle ne vit même pas ses parents répondre de la même façon. Les hauts-gradés la guidèrent jusqu’au grand ascenseur de verre. Il fallait une clé pour l’activer, la raison pour laquelle personne n’en profitait pour s’enfuir avec.

    Cette chose qui était si accessible.

    Il aurait fallu être très conditionné pour refuser de prendre une porte de sortie qui était à portée de main.

    Aubry rentra dans la cage avec ravissement. Elle se demandait ce qu’allait penser les autres citadins en la voyant s’élever comme ça.

    Élever était le terme le plus parfait : elle montait de grade. Elle cessait d’être une clocharde pour devenir une Noble.

    Elle ne sautillait pas sur place seulement parce qu’elle craignait que le verre cède sous son poids. Pourtant si menu.

     

     

    Aubry Williams sourit de toutes ses dents en voyant qu’elle était devant La Porte. C’était un huis somptueux, fait de bois blanc. Elle avait été taillée de telle sorte qu’il y avait des moulures en volume et en profondeur. Il y avait quelques dorures aussi qui s’y mêlaient.

    La Porte, en elle-même, s’enchâssait dans la roche au niveau du deuxième échelon de la grande montagne.

    - Allez-y, mademoiselle.

    Aubry sourit et posa la main sur la poignée en or. Elle la fit descendre doucement puis tira le battant vers elle. Il n’y avait là que le noir. La jeune femme supposa qu’elle devrait d’abord passer un couloir.

    Elle sourit aux hommes puis entra.

    La porte claqua derrière elle.

    Des hurlements de terreurs puis de douleurs ne tardèrent à retentirent. Une nouvelle fois, les hommes affichèrent un sourire.

     

     

    Lady Otter mangeait un plat en sauce avec une excellente pièce de viande juteuse. Elle appela un des garçons de la salle. Elle posa ses couverts en or sur ses assiettes de porcelaine.

    - Oui, ma Dame ?

    - Comment s’appelle cette viande ? D’où vient-elle ?

    - Échelon treize, Aubry Williams, ma Dame.

    - Il faudra plus souvent en choisir là-bas. C’est très bon.

    - Il sera fait selon votre désir, ma Dame.


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  • Chapitre 8 : Planète Terre.

     

                Le président Gleb Kirovitch Krylov attendait l’arrivée de la fusée, trépignant d’impatience tout en ne le montrant pas. Il n’aurait pas voulu que les autres dirigeants s’en rendent compte. La plupart des dignitaires des autres nations étaient ici. Le président Joanna Smith des États-Unis d’Amérique, le roi Léopold IV de Belgique, le président Julien Dubois de France et le roi Esteban Castille en Espagne. Pour les autres, il s’agissait surtout de haut dirigeant, comme des premiers ministres ou des premières Dames ou premiers Hommes.

    - Ça y est ! Glapit Gino Tortilli, le représentant de l’Italie.

                L’ayant dit dans sa langue natale, peu comprirent mais l’idée était bien perçue par tout le monde. En effet, cette situation était tellement abracadabrantesque, tellement merveilleuse qu’ils ne pouvaient qu’être impatient.

                En l’an 3751, c’était finalement le toute premier contact avec l’espace. Ils frémissaient tous d’impatience. Cela faisait presque deux milles ans que leur peuple attendait cela, s’imaginant monts et merveilles. Au lieu de quoi, c’était eux, eux qui avaient le droit à cette merveille. Après cinq guerre mondiales, dont une nucléaire. Avec un déclin de toute la population pour que finalement, ils reviennent à une vie plus belle. Ils avaient dû traverser des pandémies, des pannes d’électricités dans tout le monde, subi des catastrophes et des créations de pays avant de finalement en arriver là.

                Enfin.

    - Il faudra absolument qu’on lui apprenne l’anglais. Décréta Joanna, dans sa langue natale, en remettant ses lunettes en place.

    - Comment ?! Protesta le premier ministre Wuhang Li dans la même langue. Il a été établi que notre langue était toujours la plus parlé au monde ! Il devrait apprendre notre langue !

    - Le français est la deuxième langue mondiale ! S’enorgueilli Léopold.

    - J’approuve le français. S’empressa d’enchérir Julien.

    - Je ne vois pas pourquoi ce n’est pas l’espagnol ! Grinça le roi Castille.

                Le chef du gouvernement Karim Habibah toussa fortement dans son poing.

    - Notre peuple est en troisième lieu. Il y a bien plus de mérite que nous lui apprenions l’arabe que l’espagnol !

    - Je vous en prie ! Protesta Gleb.

    - Vous allez propose qu’on lui apprenne le russe ? S’enquit Gino Tortilli.

                Le président Krylov secoua la tête avant de continuer la discussion en sumérien :

    - Voici la langue que nos anciens ont décidés que nous devrions tous apprendre. Voici la langue qui nous a permis de finalement vivre en « paix ». Je pense que l’alien devrait l’apprendre. C’est ce qui prouvera qu’il est unifié à tous nos pays.

    - Mais vous espérez tout de même qu’il suive sa formation ici, n’est-ce pas ? Questionna Julien.

    - Ils arrivent… Dit Gleb. Nous parlerons de tout cela plus tard.

     

                Itzal était assis sur le lit qu’il partageait avec Ivan. Il regardait la petite fiche qu’il lui montrait. Il y avait là un oiseau que le jeune garçon n’avait jamais vu puisque ça n’existait pas dans son monde. Un goéland.

    - Чайка.

                Élève studieux, Itzal opina et répéta le mot. Il avait un étrange accent mais il réussissait à parler cette langue qui restait toujours aussi étrange pour lui.

                Un bruit résonna dans les haut-parleurs et Ivan redressa la tête. Il fronça les sourcils puis sourit à son ami qui avait, sur le nez, les lunettes de son camarade. Il les gardait tout le temps bien qu’il n’en ait visiblement pas besoin.

    - Itzal, Возложитесь avec moi.

                Le garçon plissa les yeux mais opina. Il prit la main d’Ivan. Lequel l’emmena à sa suite dans les couloirs jusqu’à une étrange salle où il y avait là des vêtements couverts de fourrures.

    - Пальто. Expliqua Ivan.

                Itzal opina, comprenant sans problème « manteau ». Il toucha un des crochets qui soutenaient les habits.

    - Crochet. Sourit-il.

    - Oui, crochet !

                Ivan le prit dans ses bras en souriant.

    - Tu знаете как помещать его seul ?

    - Oui.

                Itzal n’avait pas tout compris mais ça suffisait. Il enfila le manteau et attacha les boutons sans mal. Ivan s’apprêta également et il lui prit à nouveau la main. Le garçon suivit son ami lorsqu’ils repartirent pour rejoindre Lena, Borislav, les Ivanov et, bien sûr, Vladimir. Ils parlaient tous avec animation. Le garçon était capable de comprendre quelques mots mais pas tous.

    - Quand est-ce que je reverrais ma maman ? Demanda Itzal.

                Antonina regarda vers son fils. Lequel se fit un grand plaisir de traduire la phrase au mieux. Comme son ami, il ne comprenait pas encore tout mais bien l’essence même de la phrase.

                La femme pinça les lèvres et caressa tendrement les cheveux de son fils. Elle prononça des mots qu’Itzal ne comprit pas. Par contre, il était capable de comprendre ce que voulait dire se secouement de tête. Il se décomposa alors.

                Jamais ? Il ne reverrait jamais sa mère ?

                Les larmes se mirent à rouler sur ses joues. Il sanglotait sans pouvoir s’interrompre. Ivan sursauta et lui frotta le dos en essayant de le réconforter. C’était difficile, surtout quand celui qu’on essayait de soulager ne comprenait qu’un mot sur cinq.

                Les portes du vaisseau s’ouvrirent. Il y eut des cris de liesse à l’extérieur. Itzal se recroquevilla d’autant plus dans les bras de son ami, redoublant de pleur et de peur. Ivan lui serra la main.

    - Maman ! Он испуган!

    - Je sais ! То что вы хотите, который я делаю?

    - Maman !

                Itzal poussa un cri en voyant arriver vers lui une femme qui tendait un micro. Il se blottit dans les bras d’Ivan en pleurant de plus belle.

                Antonina s’empressa de s’avancer vers la journaliste pour répondre à ses questions en espérant qu’elle laisserait tranquille les enfants. Pourtant, elle savait bien qu’elle, comme tout le monde, ne rêvait que de pouvoir en apprendre plus sur cet alien. Il était d’ailleurs indéniable qu’il était un extra-terrestre. Peau grise, oreilles pointues, yeux or-beige, cheveux verts et cet étrange losange rouge sur son front. Ça rappelait les ornements indiens. Ainsi la première ministre Priya Raj s’en sentait enorgueillie.

                Vladimir s’avança, claudiquant toujours sur sa canne. Il cria quelque chose. Le silence s’installa. Itzal se sentit soulagé et se blottit un peu plus contre Ivan qui lui caressait le dos. Gleb sourit et s’avança. Il vint serrer la main de Vladimir avant de sortir un paquet de cigarette qu’il donna à l’homme. Celui-ci s’empressa d’allumer un bâtonnet et de tirer une longue bouffée.

    - Aaaaaaah. Souffla-t-il en expirant la fumée. Ничто лучше что cigarette.

                Il serra encore la main de Gleb pour se tourna vers Itzal.

    - Petit ?

                Habitué d’être appelé de la sorte par Vladimir, Itzal releva les yeux. Il essuya péniblement ses yeux. Ivan-Père vint mettre ses mains sur l’épaule de chacun des enfants. Vladimir se pencha sur lui avant de se frotter le visage. Il regarda le jeune Ivan et lui parla rapidement. Le garçonnet hésita avant de se tourner vers son ami.

    - Ivan Ivanovitch Ivanov. Dit-il en se montrant. Toi ?

                Itzal renifla en essuyant son nez d’où s’écoulait une morve jaunâtre.

    - Itzal Ailydis…

    - ITZAL AILYDIS !! Rugit Vladimir en désignant l’enfant.

                Itzal gémit de plus belle alors que les dignitaires et la journaliste s’intéressait à nouveau à lui.

     

                Vladimir se tourna vers les Ivanov. Le jeune Ivan était déjà rentré dans la petite maison avec Itzal avec lui. L’homme s’obligeait à afficher un sourire pour ce couple. Il avait toujours une cigarette fumante à la main.

    - Ils l’adorent. Ils veulent qu’il apprenne le sumérien. Je compte sur votre fils !

    - Il lui apprend déjà le russe. Il faut bien prendre le temps qu’il sache correctement nous parler avant de lui apprendre toute autre langue. Protesta Ivan.

    - Je suis officiellement son tuteur légal, c’est à moi de décider ce qu’il en est. Protesta Vladimir.

    - Ivan fait ce qu’il peut. S’écria Antonina.

                Vladimir tira encore une longue bouffée de cigarette qu’il éjecta. La femme toussa dans sa main.

    - Ne nous envoyer pas votre poison dans le visage ! Protesta-t-elle.

                L’homme ne lui accorda qu’un bref regard et, sans se soucier d’elle, il tira une nouvelle bouffée.

    - L’habilitation d’Itzal ne peut pas durer longtemps. Le monde le veut. Ce garçon va avoir tout ce dont il a besoin.

    - Et son tuteur va devenir riche comme crésus. Grinça Ivan.

    - Ne m’insultez pas ! Cria Vladimir.

                La porte de la petite maisonnée s’ouvrit sur le jeune Ivan qui affichait un petit sourire. Sa mère vint le prendre dans ses bras et le serra tout contre lui avec une douceur infinie.

    - Il dort.

    - Bien, mon chéri.

    - Ivan Ivanovitch… tu t’entends bien avec ce garçon, n’est-ce pas ?

    - Itzal est mon ami. Mon seul ami. Alors c’est aussi mon meilleur ami. Sourit Ivan.

    - Voudras-tu venir le voir souvent ?

                Les yeux du garçon pétillèrent et il regarda ses parents. Ceux-ci n’eurent pas le cœur à lui dire « non ». Ils échangèrent pourtant un regard pour être sûr qu’ils étaient d’accord. Mais ils savaient, tous deux, que Vladimir n’était d’accord que parce qu’il avait besoin d’un traducteur.

    - Bien ! Je t’attends demain au plus tôt Ivan Ivanovitch !

                L’intéressé opina vivement, ravi.

                Vladimir lui ébouriffa les cheveux puis il rentra dans sa demeure qu’il ferma derrière lui. Il grimpa difficilement les marches de la demeure pour regagner le premier étage. Ça faisait longtemps qu’il songeait à acquérir une maison plain-pied. Ses vieilles jambes n’étaient plus capables de faire tous ces efforts. Surtout depuis cette blessure à la hanche.

                Il poussa la porte de la chambre d’ami. Elle serait maintenant celle d’Itzal. Le garçonnet dormait dans les draps bleus dans cette pièce impersonnelle qui n’avait qu’un mur et un tapis blanc. Ainsi qu’une petite armoire étriquée, une commode à deux tiroirs et une table de chevet où il avait posé les lunettes d’Ivan.

                Vladimir s’assit sur le bord du lit et il regarda le garçonnet qui avait toujours les yeux couverts de larmes.

                Un sourire étira ses lèvres.

                Un sourire qui n’indiquait rien de bon.


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  • Écrit le 5 Novembre 2014

    6 minutes, c’est le temps qu’il m’a fallut pour lire cet ouvrage de trente pages. Sans compter les 5-6 dessins et les 2-3 pages blanches d’une écriture en 14 ou 16. Plus petit que A5… vous imaginez la taille du truc ?

    À vrai dire, je ne l’ai lu que parce qu’il y avait écrit « mésanges » dans le titre. Il n’y a rien à dire sur cette histoire. À part qu’elle est marquée roman sur sa couverture. Roman. Et quand j’ai vu le prix…

    Bref une petite histoire un peu sanglante (c’est un bon point !) qui nous apprends qu’on a besoin d’oiseaux ! Surtout d’adorables petites mésanges.

    Soit, si vous le lisez, je serais ravie d’avoir votre avis !


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