• Écrit le 12 Mars 2012

     

    Entretien avec un vampire est une histoire axée il y a quelques années, presque cent, voire plus. Entretien avec un vampire de Anne RiceOn ne situe pas vraiment les époques et les temps. C’est l’histoire de Louis qui va être transformé en vampire par Lestat qui désir avoir ses terres. Cependant, au fil du temps, Lestat va avoir des sentiments pour Louis, le poussant à transformer Claudia en vampire pour le garder près de lui. C’était sans compter que Claudia finirai t par le détester, voudrait Louis pour elle toute seule et déciderait de le tuer. Peu après la mort de Lestat, ils se rendent en France où leur destin va être bien vite scellé par l’horreur du monde.

                Entretien est un livre fantastique. Anne Rice se perd parfois dans de long moment vide, mais son écriture rend la chose absolument pas dérangeante. C’est même un beau repos par rapport à la complexité des relations avec les personnages. On comprend aisément les sentiments des personnages, on peut se fonder dans leur vie, dans leur pensée, dans leur douleur. Par ailleurs, le livre est très sinistre, très noir, il ne faut pas avoir l’estomac accroché pour lire ça, mais c’est fort conseillé. On peut lire des passages horribles, mais, l’histoire garde ses mystères et ses bonnes surprises. On découvre à chaque page un monde plus agréable encore qu’avant. On est face à la véritable nature humaine grâce aux différents caractères, ils sont montrés par des vampires, mais on peut bien y voir toute l’horreur de l’humanité. Haine, jalousie, meurtre, désir, etc.

                On ne voit plus le monde de la même façon après avoir lu ce livre.


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  •   Écrit le 31 Mars 2012

     

    La Route Cormac McCormickAprès l’apocalypse, l’instant réflexion.

                La route est l’histoire d’un père et d’un fils, dont on ne connait pas le nom. Ils évoluent dans un monde post-apocalyptique. Les humains se sont séparés en deux catégories. Ceux qui survivent sur les réserves, cherchant à manger dans le sol, les maisons, les arbres dévastés, etc., appelé « gentils » par les héros. Et ceux qui sont devenu cannibale, appelé « méchants ».

     

    La route est un livre captivant, il est vrai que l’on s’y perd un peu quelque fois à cause de l’inactivité du livre et pourtant, on sent tout dedans. Amour, protection, tristesse, peur et encore tant d’autres émotions. Il y a une autre difficulté du fait que les dialogues sont mal définis, par exemple, il n’y a même pas de tiret et peu d’indication de qui parle mais d’un autre côté, on peut ainsi mieux se projeter dans ce monde effrayant, où n’importe quel « ennemi » peut surgir à n’importe quel instant. Monsieur McCarty nous emmène dans un univers noir et saisissant où les rares actions vous coupe le souffle, tant par la description et le réalisme des scènes. On s’y croirait. La route est vraiment un livre captivant et ensorcelant.

     

                On ne quitte pas la route une fois qu’on l’a empruntée.


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  •  

    Prologue

     

                Georges, quarante ans bien frappé, parcourait les rues sous la pluie violente. Pourtant, il portait un parapluie dans sa main. Ses pas faisaient flop sur ce sol détrempé. Il entra dans la clinique du bout de la ville. Il n’eut pas besoin de passer par l’accueil avant de se rendre dans l’un des services du bâtiment. Là, il y avait beaucoup d’agitation et de cris.

                Georges vint rejoindre une femme qui venait de quitter une chambre. Elle soupira longuement, sa peau était pâle, un peu blême. Elle s’avança vers l’homme.

    - Bonjour Georges.

    - Bonjour Aurea… tu as finis ton travail ?

    - Oui… je devais rester plus longtemps mais mon patient vient de succomber d’une apoplexie…

    - C’est… euh… toutes mes condoléances.

                La femme opina légèrement. Elle se tourna pour désigner un couple qui attendait, se serrant les mains. L’épouse portait une bague avec un gros diamant alors que l’homme avait un chapeau-melon sur ses cuisses.

    - Allons-y… je vais rapidement me changer.

    - Je t’attends en bas.

                Georges descendit rapidement les escaliers et attendit près de l’accueil. Il se passa longue cinq minutes avant qu’il ne sente un effleurement. Il se tourna et sourit à la femme. Il sortit le premier et ouvrit le parapluie. La dénommée Aurea sortit à sa suite. Elle s’avança sous le parapluie mais tendit tout de même la main, interloquée.

    - C’est si… bizarre… Chuchota-t-elle en regardant les gouttes roulées sur sa peau.

                Sur le sillage, la peau devenait grise. Georges grogna et lui attrapa la main pour la remettre sous le parapluie. Il se mit alors en route, avançant rapidement. Il la tenait toujours pour lui imprimer son propre rythme.

                Ils traversèrent la ville, passant au beau milieu de dispute entre citadins. Des insultes sur la couleur de leur peau étaient généreusement hurlées à l’adresse de leurs voisins plus ou moins proches. Le bruit des moteurs fusait dans l’air, les pots d’échappements crachaient des volutes de fumées pestilentielles.

                Mais Aurea souriait tranquillement.

    - Georges… Imagine un autre monde que celui-ci.

                Georges lui lança un regard perplexe. Il prit soin de s’assurer qu’aucune voiture ne venait avant de traverser, entraînant toujours son amie à sa suite.

    - Imagine un monde où, lorsqu’il pleut, personne ne sort car ce serait signe de mort. Imagine un monde où les chats n’existent pas…

                Aurea s’accroupit pour caresser le pelage d’un beau chat blanc. Georges revint sur ses pas pour mettre le parapluie au-dessus de la femme. À nouveau, là où il y avait eu quelques gouttelettes, le sillage devenait plus gris.

    - Ne touche pas ça, tu ne sais pas où il a traîné.

                Aurea ne l’écouta pas, préférant continuer de gratifié l’animal de tendres caresses.

    - Imaginons ce monde… qu’est-ce qu’il y aurait à la place des chats ? Des chiens ?

    - Non… des ornithorynques.

    - Des… ornithorynques ? Répéta Georges.

    - Des créatures trop bizarres pour venir de cette planète, tu ne trouves pas ?

                Aurea sourit de toutes ses dents puis se redressa. Elle se remit en marche, obligeant Georges à accélérer le pas pour garder la pluie au-dessus d’elle.

    - Imagine un monde… où être en bonne santé est une horreur sans nom…

                Georges s’arrêta et prit la main de la femme pour la tourner vers lui. Aurea eut un faible sourire en plantant ses yeux dans les prunelles noires fatiguées.

    - Cesse d’imaginer ce monde. Je préfère de loin cette bonne vieille Terre ! Je préfère ce monde… le monde où j’ai miraculeusement guéri de mon cancer ! Sourit Georges.

    - Qui parle de miracle ? Chuchota Aurea.

                Elle se déroba à sa main et sortit de sous le parapluie pour venir sous un auvent. Lequel protégeait déjà les précieux exemplaires du dernier best-seller qui parlait de la lycanthropie sous toutes ses formes.

                Georges pesta contre la bêtise de la femme. Il referma le parapluie et s’empressa de la rejoindre. Elle regardait le Soleil sans aucune protection. L’homme leva la main pour protéger les yeux d’Aurea.

    - Le Soleil… Il est le même…

                Elle ferma les yeux.

    - Aurea, tu agis comme une folle ! Grimaça Georges.

                Elle ne répondit pas, murmurant si bas que personnes ne l’entendait. L’homme savait pertinemment que la femme entendait pourtant ce qu’elle soufflait, les lèvres s’étirant en un léger sourire.

     

                Imaginez un monde où l’air est tellement saturé de maladie qu’il n’est pas transparent mais vert. Imaginez un monde où l’eau est un endroit extrêmement dangereux à cause de ses propriétés corrosives. Imaginez un monde où le nucléaire est une aubaine à l’état pure. Imaginez un monde où on est ravi d’avoir la varicelle ou, mieux encore, le zona.

                Imaginez un monde obscur où on éloigne les personnes saines des autres…


     


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  • Chapitre 1 : Jour de pluie.

     

                Il faisait bon vivre dans les rues de Gudis. Les pavés étaient parfaitement alignés et les pelouses sanguines étaient parsemées de champignons en tout genre. On voyait quelques girolles se dandiner au milieu des Anges de la Mort, communément appelées amanite vireuse.

                Aurea rentrait à la maison, des sacs aux poignets. Sa peau grise avait une teinte qui s’harmonisait avec douceur à l’air vert. Elle salua ses voisins qui n’en avaient que faire d’elle. Elles étaient bien trop occupées à se crier des médisances dessus.

    - Sale vert ! Hurla Monsieur Rosz en agitant les bras.

    - Moi sale vert ? Et tu t’es vu sale gris ?! Cria Monsieur Apoderan, s’époumonant d’autant plus.

                Aurea fit la moue en se rapprochant de son voisin direct. L’homme lui sourit gentiment.

    - Ah, ces deux là… toujours en train de se disputer. Rit-il.

    - Oui… J’espère qu’un jour, ils se calmeront. Depuis qu’ils sont venus dans le quartier, nous n’entendons plus que leurs disputes…

                L’homme acquiesça gravement.

    - Quel est le sujet de discorde cette fois-ci ? S’enquit Aurea.

    - Je crois que Rosz a volé le faisan de jardin d’Apoderan… Mais il prétend que ce ne sont que des calomnies.

    - Se disputer de la sorte pour un faisan de jardin ? Soupira la femme.

                Elle leva les yeux en voyant un gros nuage rose se promener dans le ciel. Il avait une couleur assez foncée. Elle fronça les sourcils.

    - Il est mieux que je rentre tout de suite…

    - Ces sacs sont forts lourds, je vais t’aider. Se proposa le voisin.

    - Merci Maurus. Répondit-elle en tendant les deux sacs les plus pesants.

                L’homme s’en empara puis la suivit rapidement jusqu’à sa maison. Comme toutes les autres habitations, elle était faite de métal, seul changeait la couleur. La sienne était d’un brun aux éclats dorés. Les fenêtres rondes étaient transparentes et on pouvait voir, à l’intérieur, des champinières. Des amanites tue-mouches se bataillaient la place avec des giromitres et quelques cortinaires.

                Aurea ouvrit la porte  et elle posa ses sacs dans l’entrée. Maurus déposa également les sacs.

    - J’ai vu que tu avais de belles amanites tue-mouches… est-ce que ça te dérangerait que je te les prenne… je commence à en manquer.

    - Non ! Sers-toi ! À quoi servirait les voisins et les amis sinon ? Sourit Aurea. C’est très gentil.

                La femme rit en passant sa main dans ses cheveux mauves mi-long. L’homme sourit et il se dirigea vers les champinières pour faire sa cueillette.

    - Cela se passe-t-il bien à la pharmacie ? Questionna la femme en retirant ses chaussures.

                Elle enfila des chaussons et récupéra ses sacs qu’elle emmenait dans la cuisine. Celle-ci avait une grande porte vitrée qui donnait sur un merveilleux jardin où se bataillaient fleurs toxiques et champignons en tout genre. L’herbe rouge frémissait sous le vent calme.

                Aurea regarda à nouveau les nuages duveteux qui se déplaçaient faiblement dans le ciel vert.

    - Tu disais ? Questionna Maurus, les bras emplit de champignon.

    - Je te demandais comment ça se passait à la pharmacie. Rit Aurea.

    - Magnifiquement bien. Répondit l’homme.

                Il n’était autre que l’apothicaire de la ville. Le seul homme capable de distiller les poisons ambiant pour guérir la bonne santé qui frappait de temps à autre les habitants.

    - Maurus… ?

    - Oui, ma belle ?

    - Je crois qu’il va pleuvoir… les nuages deviennent foncés.

    - Veux-tu que je reste avec toi ? Demanda l’apothicaire.

    - Non… rentre vite chez toi. Sourit Aurea.

                Maurus sourit gentiment.

    - D’accord. Appelle-moi en cas de problème.

    - Je n’y manquerais pas. Répondit la femme.

                Elle agita la main en sa direction lorsqu’il quitta la maison. Elle soupira en voyant les marques brunes sur le sol.

    - Il aurait tout de même pu retirer ses chaussures…

                Aurea se dirigea vers le poste de radio pour l’allumer. Il grésilla un instant avant qu’il ne vomisse une voix enrouée et fatiguée qui parlait de la météo avec animation.

    - Mes prévisions disent qu’il va pleuvoir. Vous avez bien entendu. Il va pleuvoir.

     

                Senka tenait à la main une peluche d’ornithorynque. Elle courut vers un garçon qui avait les mêmes cheveux vert qu’elle. La seule différence entre eux était la longueur de leur tignasse. Tous deux avait cette même peau grise, ses yeux beiges profonds qui pétillaient et ses tâches noires qui parsemaient leurs joues.

    - Bouh ! Hurla Senka.

                Le garçon tomba sur le sol et il se mit à pleurer vivement. L’institutrice courut jusqu’à lui et le fit se lever. Elle souriait doucement de ses lèvres exagérément peinturlurée. Elle lui caressa gentiment les cheveux.

    - Allons Itzal, ne pleure pas comme ça.

    - O… Oui madame. Hoqueta l’enfant.

                Il essuya ses yeux et se tourna vers la fille. Il tendit les mains vers la peluche.

    - Tu la veux ? Demanda-t-elle.

    - Oui.

    - Tiens !

                Senka fourra la peluche dans les bras du garçon. Il serra l’ornithorynque en souriant doucement.

                L’institutrice sourit et leur caressa les cheveux. Elle poussa un cri en voyant le jeune Justus qui avait attrapé un champignon qu’il s’apprêtait à manger. Elle réussi, par chance, à lui bloquer le poignet juste à temps.

    - Itzal… regarde… les nuages…

                Senka pencha la tête et elle sourit, extatique. Elle leva la main et désigna l’un des nuages qui avait une forme de champignon.

    - C’est joli.

    - C’est foncé… Chuchota Itzal.

                Il ouvrit de grands yeux.

    - Madame Superes ! Cria-t-il.

    - Qu’il y-a-t-il ? Demanda la femme d’un air crispé.

                Elle tâchait de faire lâcher à Justus ce qu’il tenait mais l’enfant si accrochait en hurlant.

    - Les nuages sont foncés !

    - Oh !

                La femme se calma instantanément. Elle fit se lever le gamin récalcitrant et lui confisqua le champignon vivement.

    - Rentrez tous dans le bâtiment ! De suite ! Dit-elle d’un ton sec.

                La moitié des enfants s’empressèrent de s’exécuter, effrayer. Malheureusement, il y avait des élèves récalcitrant que Madame Superes devait obligé à rentrer.

    - Itzal ! Fait rentrer ta sœur !

    - Oui, madame ! Cria le garçon.

                Il prit le poignet de Senka et courut vers le bâtiment. Il l’entraîna à sa suite et la fit entrer dans la protection métallique d’un blanc majestueux. Il l’entraîna jusqu’à une des énormes fenêtres ovales et il colla son nez contre la vitre. Sa sœur le fixa deux longues secondes avant de l’imiter.

                Madame Superes poussa les enfants à l’intérieur de la bâtisse. Elle rentra à son tour et verrouilla les portes, soupirant de soulagement.

                Un coup de tonnerre retentit dans l’air. La pluie tomba ensuite en grosse goutte. Une fumée jaunâtre s’éleva de la terre à mesure que la pluie se fracassait au sol.

    - La pluie… c’est mal… Chuchota Itzal.

    - C’est joli… Dit Senka.

                Elle se tourna vers son frère, les yeux pétillants.

    - On va jouer ?

    - Oui.

                Itzal s’éloigna de la fenêtre et il partit à la suite de sa sœur.

     

    - Bouledesuie ! Rentre tout de suite !

                Aurea siffla et elle sortit dans le jardin où elle attrapa son ornithorynque par la peau du cou. La bête poussa un cri et l’électrocuta. La femme retint un cri et elle rentra, elle posa l’animal puis frotta son poignet endolori. Elle ferma la porte et encoda le numéro pour que tout se verrouille.

                Elle pressa d’autres numéros et un dôme métallique couvrit son beau jardin.

    - L’accalmie reviendra bientôt… bientôt…

                Aurea rangea rapidement ses courses et elle sortit un jambonneau du frigo pour le préparer ce soir. Si la pluie ne durait pas trop longtemps. Il y a trois jours, la tempête avait été telle qu’elle s’était retrouvée seule jusqu’au lendemain aux environs de midi. Elle n’aimait pas rester seule…

                Aurea se dirigea vers son téléphone et elle composa rapidement un numéro.

    - Allôôôô ? Lança une voix guillerette.

    - Amator, mon chéri, c’est toi ?

    - Oui. Je suis bien en sécurité ma belle. Les dômes de protections sont sortis chez nous, et toi ?

    - Moi aussi. J’ai récupéré Bouledesuie mais il m’a électrocuté.

    - Prive-le de nourriture, il est temps qu’il se calme. S’il continue de la sorte, on prendra une taupe étoilée et on le jettera de…

    - Arrête ! Tu sais que les enfants adorent les ornithorynques.

    - Mais j’ai envie d’une taupe étoilée. Soupira l’homme.

    - On s’arrangera. Rit Aurea.

    - Tu as des nouvelles des enfants ?

    - Non. Je te contacterais si j’en ai. J’ai confiance en Madame Superes.

    - Elle est très compétente mais Senka ne sait pas ce qui est bon pour elle…

    - Itzal est là. Rassure-toi.

    - Tu es la voix de la raison ma belle.

    - Merci.

    - Ah… je dois me dépêcher si je veux pouvoir travailler avec l’uranium cette fois. Au revoir ma chérie.

    - Au revoir.

                Aurea raccrocha. Elle soupira et vint devant la télévision. Bouledesuie se leva et vint jusqu’à elle pour s’installer sur ses cuisses. La femme lui caressa les poils alors qu’une émission parlait de la vie sur les autres planètes.

    - Nous vivons sur une planète bien dangereuse… existe-t-il une planète malade et sans danger ? Questionna Aurea, ses yeux d’un rose irréel posé sur l’horloge installée contre le mur.


     


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  • Chapitre 2 : Dans trois, deux, un...

     

                Aurea se pencha à la fenêtre de la maison. Elle fixa les gros nuages roses. Ils ne déversaient plus leurs pluies maudites ce qui était un avantage en soi. Toutefois, elle craignait qu’il ne recommence à pleuvoir. Les périodes nuageuses étaient toujours une grande crainte. Que ce soit pour elle ou pour ses voisins, plus ou moins proche.

                Tous attendaient que le temps s’abeausisse comme on attendait la venue d’une célébrité.

                Elle s’éloigna de la fenêtre et revint dans son salon. Bouledesuie somnolait dans le divan à présent, ignorant tout de la pluie et du beau temps à la différence des habitants de cette planète peu commune.

     

                Amator sortit de la salle de contrôle où il travaillait. Il devait encore regagner la salle de repos. Toutefois, pour se faire, il devait traverser le petit pont qui liait le bâtiment principal au cœur de la centrale nucléaire. En temps normal, il se serait bien peu soucier de devoir traverser cette longue passerelle en acier fortifié. Mais il avait plu. Des flaques d’eaux s’étaient crées un peu partout.

    - Ueid, s’il te plaît. Fais-moi passer ce pont en toute sécurité. Tu sais comme Aurea et les enfants seraient dévastés s’il m’arrivait quelque chose. Chuchota-t-il, le regard levé vers le majestueux Soleil.

                Il ne put que sourire en voyant les étoiles danser devant ses yeux. L’éblouissement était décidemment quelque chose de très agréable. Il baissa le regard et fixa le point avant de rire nerveusement. Avoir des taches incertaines devant lui n’était peut-être pas la meilleure chose pour éviter les flaques d’eau.

                Il inspira profondément et avança le long de la passerelle.

                Il était à mi-chemin de ce périple lorsqu’il sentit une odeur de caoutchouc brûlé. Il serra les dents et courut le long du pont, priant pour ne pas provoquer d’éclaboussures. Il rentra dans la pièce et arracha ses chaussures qu’il jeta au sol.

                Il poussa un soupir soulagé.

                Il était indemne.

                Par contre, sa chaussure droite était rongée. Il se passa la main sur la nuque et, pied-nu, regagna la salle de repos.

                Il entra son code sur un petit moniteur, permettant aux portes de s’ouvrirent. Deux de ses collègues rirent en le voyant sans chaussure alors que les autres lui lançaient un regard inquiet.

    - Tout va bien. Dit-il.

                Il sortit un paquet rectangulaire de sa poche et se prit une cigarette.

    - Je peux venir à côté de toi ? Questionna Aymerick, un de ses collègues.

    - Cyriaca ne veut toujours pas que tu attrapes le cancer sans elle ? Rit Amator.

    - « Tu as plus de prédisposition que moi, ce n’est pas juste » qu’elle dit. Soupira-t-il en venant rejoindre l’homme.

    - C’est une belle preuve d’amour en soi. Répondit Amator en allumant sa cigarette.

                Il souffla la fumée dont son collègue s’enivra.

    - Je crois…

                Les hommes se mirent à rirent.

     

                Itzal était assis à son banc, sa sœur juste à côté de lui. S’il suivait plus ou moins les cours, Senka dessinait sur son cahier. Elle avait la peluche sur les cuisses et la caressait de temps en temps comme si ça avait été un animal vivant.

                Le garçon tourna la tête et fixa les nuages roses. Il se sentait soulagé. Ils pourraient rentrer à la maison. Il n’aimait pas dormir à l’école. C’était tellement austère. Pourtant, l’école avait bel et bien des dortoirs, parfaitement entretenus, pour les élèves. Ça arrivait tellement souvent qu’ils se retrouvent confinés en ces lieux, loin de leurs parents.

                Il espérait vivement qu’il n’était rien arrivé à son père et sa mère. Il ne connaissait pas beaucoup de chose à propos de la mort, si ce n’était que les personnes n’étaient pas là et qu’on les mettait dans des « sépultures ». Après recherche, il avait finalement appris que cela voulait dire qu’on installait les gens morts dans la terre, mais il ne savait pas pourquoi.

                Lorsqu’il marchait dans les allées, il se demandait s’il écrasait des « morts ». Ces gens qu’il s’imaginait vivre sous terre en abandonnant les siens. Il ne comprenait tellement pas ce concept étrange qu’il s’était promis de ne jamais mourir.

    - La pluie c’est mal… Mourir c’est mal… Les gens meurent à cause de la pluie… Songeait-il.

                Pour ça aussi, il avait une explication très logique. Les gens avaient si peur de la pluie qu’ils allaient vivre sous terre !

                C’était forcément ça. Qu’est-ce que ça pouvait être d’autre ?

     

    Planète Terre.

     

                Un député russe était debout derrière une extrade où des millions de micros étaient accrochés. Il leva la main pour demander le silence dans la salle. Les journalistes étaient en émois alors que, derrière lui, des scientifiques ne pouvaient que sourire, tirés aux quatre épingles.

                Le député se pencha sur les micros, un large sourire sur ses lèvres.

    - Nous sommes ici réunis grâces aux efforts de Nikolaï Khabarov. Dit-il en désignant un des scientifiques. Nikolaï Aleksandrovitch, je vous prie ?

                L’homme s’avança, les lèvres asséchées. Il avait un sourire nerveux. Jamais il n’avait fait face à tant de personne. Il savait que ce n’aurait pas été convenable de vomir, sinon, ça aurait été ce qu’il aurait fait. Au lieu de quoi, il s’obligea à sourire, stressé.

    - J’ai… enfin, mes assistants et moi avons trouvés comment voyager plus vite que la vitesse de la lumière.

                La foule poussa un cri surpris. Le député posa une main amicale sur l’épaule du scientifique. Il fit un signe de tête pour lui intimer de répéter.

    - Nous avons réussi à… à voyager deux fois plus vite que la vitesse de la lumière jusqu’à présent et… d’ici peut, nous pourrons encore aller plus vite. Nous avons seulement besoin de faire encore quelques tests mais…

                L’homme pivota vers une femme. Celle-ci s’avança et sourit.

    - Je vous présente mademoiselle Lena Anatolievena Filatova.

    - Bonjour. Je suis astronaute. J’ai d’ores et déjà accepté un contrat visant à m’envoyer dans l’espace. Nikolaï Aleksandrovitch a trouvé récemment quelque chose de plus qu’intéressant. Il existe une planète inconnue, elle serait habitée par des créatures. Nous avons enfin trouvé le premier peuple extra-terrestre ! Grâce à l’invention de Nikolaï Aleksandrovitch, d’ici deux mois… nous entrerons en contact avec eux. Vous avez bien compris… Deux mois.

                La femme avait des étoiles dans les yeux alors qu’elle prononçait ses mots. Elle s’y voyait déjà. Bien sûr, d’ici une semaine, elle pourrait dire adieu aux chaudes baguettes que son partenaire lui faisait cuire chaque matin. Elle avait d’ailleurs prévus de faire une orgie de glace, crème et autre « cochonnerie » après tout, elle ne savait pas pendant combien de temps elle devrait manger de l’infecte nourriture lyophilisée. Les progrès scientifiques oubliaient trop souvent les pauvres astronautes.

    - Avez-vous déjà pu remarquer des similitudes avec ce peuple ? Questionna un journaliste.

                Le scientifique sentit la sueur couler sur son front. L’envie de vomir revenait, plus virulente encore qu’avant. Le député lui sauva la mise en venant le rejoindre et en reprenant la parole.

     

    Planète Erret.

     

    Jour I.

     

                Aurea travaillait dans son jardin, bouledesuie jouant près d’elle. Dès qu’elle déterrait des vers de terres ou autre larves, elle le jetait à son ornithorynque qui s’empressait de les engloutir.

                Elle leva la tête lorsqu’elle sentit une ombre au-dessus d’elle. Elle s’attendait à voir l’un de ses maudits nuages. Mais elle vit quelque chose de plus intriguant encore. Une coque de métal qui volait dans les airs. Quelque chose qu’elle n’avait encore jamais vu de toute sa vie…

     


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